Soutenance de thèse

Le Lundi, 6. janvier 2025 -
14:00 - 18:00
Salle des Actes à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 - Site Saint Charles

Mme Marie LECUYER

Soutiendra lundi 6 janvier 2025 à 14 h

Salle des Actes n° 011 à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, Site Saint-Charles 1

une thèse de DOCTORAT

Discipline : Géographie et aménagement de l’espace

Titre de la thèse : Des femmes sur les docks. Mutations du travail, genre et espace vécu dans les villes portuaires (Le Havre et Felixstowe)

Composition du jury :

  • Mme Isabelle BERRY-CHIKHAOUI, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, codirectrice de thèse
  • M.  Antoine FREMONT, Professeur titulaire, CNAM Paris
  • Mme Valérie LAVAUD-LETILLEUL, Professeure, Université Paul-Valéry Montpellier 3, directrice de thèse
  • Mme Corinne LUXEMBOURG, Professeure, Université Sorbonne Paris Nord
  • M. Nicolas RAIMBAULT, Maître de conférences, Nantes Université
  • M. Fabrice RIPOLL, Professeur, Université Paris-Est Créteil

Résumé de la thèse :

Depuis une cinquantaine d’années, le travail portuaire a connu de profondes mutations en Europe, sous l’effet de l’essor mondial du commerce maritime, de la montée de la compétition interportuaire, de l’exurbanisation des ports, et de cycles d’innovation capitalistes : machinisme, conteneurisation, informatisation, et désormais automatisation. Cette recherche s’inscrit au croisement de la géographie sociale, de la géographie du genre en particulier, et de la géographie portuaire. Elle porte sur la recomposition du travail portuaire et de ses espaces, le territoire portuaire stricto sensu et la ville portuaire, à travers une entrée : l’insertion sociale et spatiale des femmes et la reconfiguration des rapports de genre dans le travail portuaire. La thèse repose sur une double enquête de terrain menée dans deux villes portuaires de taille moyenne, et périphériques dans la Northern Range : Le Havre (France) et Felixstowe (Royaume-Uni). Le port est le système d’emploi de ces deux villes, et il joue un rôle dans l’intégration des individus dans le territoire local. Or, le travail portuaire est une ressource socio-spatiale inégalement partagée parmi la population, et le genre est l’une des lignes de partage inégal de cette ressource (minorité féminine / majorité masculine). Les pressions s’accroissent autour du travail portuaire, car le volume d’emplois disponibles se stabilise depuis 2008-2010. Cette recherche se propose d’interroger la portée de la féminisation du travail portuaire, et ses effets sur les relations sociales, les pratiques et les espaces vécus des travailleurs et des travailleuses portuaires.
La première partie explicite le cadrage et la mise en œuvre de la recherche. Pour rendre compte d’un système de professions loin de se réduire aux seuls dockers, elle expose la catégorie conceptuelle de « monde du travail portuaire », puis les données à dominante qualitative constituées auprès de cette population d’étude : 52 entretiens semi-directifs, des séances d’observation, une collecte documentaire, tous croisés et contextualisés avec des données statistiques. La deuxième partie développe la trajectoire des territoires : elle analyse la fragilisation des bassins d’emploi portuaire à l’heure de la « compétitivité », puis les perspectives de féminisation du travail dans ce contexte. La troisième partie est axée sur la trajectoire des travailleurs et des travailleuses portuaires. Elle porte sur les modalités d’accès au travail portuaire et la construction des espaces vécus, dans le port et dans la ville, en fonction du genre. In fine, on observe des convergences progressives entre les pratiques de la minorité féminine et celle de la majorité masculine.

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Over the past fifty years, port labour in Europe has undergone profound transformations driven by the global rise in maritime trade, increasing inter-port competition, port exurbanization, and cycles of capitalist innovation, namely mechanization, containerization, computerization, and more recently automation. This research sits at the intersection of social geography, particularly gender geography, and port geography. It explores the reconfiguration of port labour and its landscapes—the port territory itself and the port city—through the lens of women's social and spatial integration and the restructuring of gender relations in port labour. The thesis is based on fieldwork conducted in two medium-sized, peripheral port cities in the Northern Range: Le Havre (France) and Felixstowe (United Kingdom). The port is the employment backbone of these cities and plays a key role in integrating individuals into the local community. However, port work remains an unequally distributed socio-spatial resource, with gender as a major axis of inequality (female minority/male majority). Pressures on port work are intensifying as the volume of available jobs has stabilized since 2008-2010. This study seeks to examine the extent of port labour feminization and its effects on social relations, practices, and the lived spaces of male and female port workers.
The first part of the thesis details the framing and implementation of the research. To account for a system of professions extending beyond mere dock work, it introduces the conceptual category of the "world of port work" and the primarily qualitative dataset: 52 semi-structured interviews, field observations, and documentary collection, all cross-analyzed and contextualized with statistical data. The second part examines the trajectory of port territories, analyzing the destabilization of port employment basins in the context of "competitiveness" and the prospects for feminization of port work. The third part focuses on the trajectories of male and female port workers, addressing access to port work and the construction of lived spaces within the port and the city in relation to gender. Ultimately, the findings highlight progressive convergence between the practices of the female minority and those of the male majority.

Dernière mise à jour : 18/12/2024